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Visite au quartier général des communications de la GCC à Québec

Visite au quartier général des communications de la GCC à Québec

 

La publication d’un article dans nos pages au printemps dernier faisant état d’une réduction de service sur la voie 16 dans la foulée de la fusion des stations de radio de Montréal et de Québec et de la fermeture annoncée de la station de Rivière-au-Renard en 2015 a fait réagir les Services de communication et de trafic maritime (SCTM) de la région de Québec qui ont démenti cette affirmation. Si la concentration des services de communication maritime dans les stations de Québec et de Les Escoumins entraînera bien la suppression de cinq postes, ces coupures n’affecteront pas les opérateurs radio. «Nous conserverons le même nombre d’opérateurs à l’écoute sur les différentes fréquences radio; nous n’avons fait que changer du personnel de place» a affirmé François Boulanger, surintendant des STCM de la région du Québec. Au dire de M. Boulanger, la fermeture de Montréal radio au printemps dernier et la concentration des activités à Québec radio se sont déroulées sans difficulté.

Nous avions également soulevé la problématique de la perte de connaissance géographique locale en relation avec la fermeture de la station de Rivière-au-Renard. Là encore, le surintendant des STCM s’est fait rassurant en mentionnant que le transfert des connaissances locales faisait partie intégrante du processus de formation des opérateurs radio.

Convié à une rencontre dans les locaux de Québec radio, j’ai eu l’opportunité de passer de l’autre côté du miroir pour pénétrer au cœur du dispositif des communications de la Garde côtière sur le Saint-Laurent. Une visite rare qui s’est avérée passionnante.

La vaste salle affectée au contrôle du trafic maritime est bardée d’écrans qui quadrillent le fleuve de Cornwall à l’île Blanche. On y surveille en temps réel le transit des navires de commerce et de transport de passagers, tous identifiés par des codes de couleur en fonction de la nature de leurs opérations. L’opérateur transcrit systématiquement sur un clavier le contenu des communications vocales avec  chacun des navires. En cas d’incident, cette procédure permet de documenter l’ensemble des communications échangées entre le navire et la station de radio.

Un poste de travail est spécifiquement dédié à l’écoute de la voie 16, la fréquence d’urgence et de détresse. Un second poste d’écoute de la voie 16 est mis en fonction lorsque le volume d’appels le nécessite dans les temps forts de la période estivale. La nouvelle technologie de communication que la Garde côtière est en train de déployer va permettre, dans un futur relativement proche, de relayer automatiquement le contenu des communications sur la voie 16 vers un écran situé dans le Centre de recherche et de sauvetage.

 Le fonctionnement du Centre de recherche et de sauvetage

Après plus de deux années d’incertitude, la menace de voir le Centre de recherche et de sauvetage de Québec fermer ses portes s’est enfin dissipée en décembre dernier. Un immense soulagement pour toute la communauté nautique laurentienne.

Le Centre de recherche et de sauvetage est une unité tout à fait autonome du service de trafic maritime; il est d’ailleurs installé dans des locaux distincts. Sa mission consiste à identifier les moyens à déployer pour une opération de sauvetage, à requérir leur intervention et à les coordonner. Trois ou quatre personnes sont affectés à son fonctionnement quotidien diurne d’avril à octobre, une ou deux assurent la veille nocturne.

Lorsqu’un navire en difficulté signale sa situation sur la voie 16, il ne rentre pas directement en contact avec le centre de sauvetage (sauf s’il compose *16 sur un téléphone portable), mais avec un opérateur du service de communication radio qui va se charger de relayer le message de détresse au centre de sauvetage. Ce dernier couvre un vaste territoire qui englobe la totalité du fleuve Saint-Laurent dans sa portion québécoise et environ 75% de la superficie du golfe.

M. Stacy Dufour, responsable des opérations le jour de la visite­, me présente les outils dont il dispose pour mener à bien sa tâche. Sur le mur trône un grand tableau localisant et répertoriant, selon un code de couleur,  l’ensemble des navires et des aéronefs qui peuvent être appelés à intervenir: unités de sauvetage de la GCC, navires de Pêches et Océans, embarcations des auxiliaires de la GGC, des corps de pompiers et de policiers, hélicoptères Cormoran et avions Hercules. Le rayon d’action de 200 milles nautiques des hélicoptères permet de couvrir le golfe à partir de trois bases réparties entre Bagotville, Greenwood en Nouvelle-Écosse et Gander à Terre-Neuve. Une base de données téléphoniques géoréférencées identifie l’ensemble des contacts susceptibles de fournir une assistance dans une opération de sauvetage. C’est d’ailleurs à partir de cette base de données que le centre de sauvetage avait contacté le chantier de François Lachance à Montmagny pour qu’il se porte au secours d’un pêcheur à la dérive sur la banquise avec une embarcation spécialisée de type Uma 17. Une connaissance fine du territoire et de ses ressources fait partie intégrante des exigences requises pour coordonner adéquatement les opérations de sauvetage.

L’application Cansarp entre en action lorsqu’il faut calculer la dérive potentielle d’un navire ou d’un homme à la mer. Le logiciel intègre les données de différentes sources: informations météorologiques, modélisation des courants, prise au vent de la cible recherchée. Cansarp permet de déterminer des secteurs de recherche, de les attribuer aux différentes unités d’intervention et de mémoriser les zones patrouillées.

J’ai quitté les locaux du 101 boulevard Champlain en réalisant la solide palette d’outils à la disposition de la Garde côtière pour porter assistance aux navigateurs sur le plan d’eau laurentien. Et en me félicitant que le Centre de sauvetage et son équipe de coordonnateurs demeurent finalement au bord du Saint-Laurent.

 Michel Sacco

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