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Le Saint-Laurent vu par Charles-Frederick Ouellet

Les ciels sont chargés de nuages, les visages à demi voilés sous le capuchon du ciré. L’environnement est fait de treuils et de câbles, de chaluts et de tourbillons d’oiseaux.  Les hommes sont tout à leur affaire sur le pont, la mine grave ou le regard vers un ailleurs, le temps d’un répit. Ils disent la solitude et le labeur de la mer.
Ce sont les pêcheurs du golfe du Saint-Laurent que Charles-Frédérick Ouellet a photographié lors de plusieurs campagnes de pêche entre 2012 et 2016. Ce fleuve que l’on connaît si mal et que l’on fréquente si peu dès lors qu’il devient une mer.
Le photographe issu du cegep de Matane livre un remarquable travail documentaire qui a déjà fait l’objet de plusieurs expositions. Le photo journalisme sur les métiers de la pêche sert ici de toile de fond au bénéfice d’une démarche artistique, d’un travail d’auteur. Les images en noir et blanc conservent une part de mystère. L’atmosphère est lourde, la signature austère et le poids de la mer omniprésent. Ouellet a traité ses sujets avec beaucoup de respect. Les portraits de pêcheurs, criant de vérité, sont pétris de dignité. Ces images font penser aux récits d’Anita Conti, elle qui a si bien su parler du métier de la pêche.

 Le Naufrage
Les Éditions du renard
Couverture rigide, 108 pages, 55 images, 9 x 10,5 pouces  – 55 $